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Début du XXe siècle - Guerre 14-18

Le 31 juillet 1914 Jaurès était assassiné au café du croissant rue Montmartre près du journal qu’il créa « l’Humanité ». Ce sont ses positions pacifistes qui lui ont valu son assassinat. Jaurès était un philosophe de bon sens. Il avait passé les dix dernières années et  particulièrement les dernières heures de sa vie à empêcher en vain la venue de la Première Guerre Mondiale, faisant part dans ces articles et dans ces prises de paroles, de la préoccupation et de son inquiétude face à la montée du nationalisme et aux rivalités entre les grandes puissances.  En cette année 2014  tous les médias ont  parlé à de nombreuses reprises sur cet apôtre de la paix. Tous, unanimes ont salué « celui qui ne voulait pas la guerre. » La guerre a eu lieu ! Avec le massacre des forces vives  de la France comme l’avait prédit cet humaniste.

Les causes et origines de la  « Grande guerre » ?

C’est toujours au moment où l’on ne s’y attend pas que la question vous est posée par vos enfants ou petits enfants. Vous connaissez la fameuse phrase : « dis moi pourquoi » la réponse enfouie dans un coin de ma mémoire me ramène brutalement à mon, année du certificat d’état d’étude. Mon maître d’école ne plaisantait pas avec l’histoire de France. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de son épouse  le 28 juin 1914 à Sarajevo ressurgit tant la date avait été apprise. L’événement va servir de prétexte, les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie (fortement encouragées par l'Allemagne) à l'encontre du Royaume de Serbie ont conduit  une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager dans la voie de la guerre. Les vraies raisons sont plus profondes, les rivalités politiques, économiques et coloniales des vingt années précédant la déclaration de guerre  ont eu de lourdes conséquences.

 En France, les vingt années qui avaient précédé le premier conflit mondial portent le nom de « belle époque » non pas seulement en opposition avec les terribles années qui suivirent, mais parce que cette période a rayonné par les sciences et les découvertes. La TSF, le téléphone, le cinématographe … tout semblait sourire à tous en ce monde qui paraissait moderne et civilisé.

La mobilisation

Le premier jour de l’ordre de mobilisation générale des armées Françaises à lieu le dimanche 2 août 1914 L’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août. Le président de la République Raymond Poincaré et son gouvernement demandent et obtiennent l’unanimité de l’opinion derrière lui. Une grande partie de la population est rurale en ce début du XIXe siècle. Les hommes des campagnes quittent leurs terres, femmes et enfants pour rejoindre leur bataillon. Tous partent au début de cette guerre presque avec la fleur au fusil « dans six mois tout sera rentré dans l’ordre et l’ennemi repoussé hors des frontières » et puis sans le crier très fort beaucoup de Français ont l’esprit revanchard depuis que l’Allemagne a annexé l’Alsace et une partie de la Lorraine en 1871. Bon nombre d’entre eux entrevoient là  une bonne occasion de récupérer nos frontières.

En cette fin août 1914 toutes les églises des villes et village de France sonnent le tocsin. Les premières victoires en Alsace et en Loraine seront Françaises, mais les officiers Français sous- estiment l’armement et les nouvelles techniques de guerre. Les ripostes sont violentes c’est le début d’une guerre de positions. Les lignes de front se solidifient en une série de lignes de tranchées. C’est la bataille de la Marne avec l’épisode historique de des fameux taxis parisiens qui avaient été réquisitionné pour transporter les hommes de toute une brigade d’infanterie envoyée en renfort sur les champs de bataille sur ordre du général Gallieni.

Une guerre de tranchées

Les poilus prennent position dans  les tranchées. C’est l’endroit où les soldats vont  passer le plus de temps. . Chaque fois qu’ils  en sortiront se sera l’arme à la main pour défendent ou reprendre parfois seulement quelques mètres à l’ennemi. La vie dans les tranchées est extrêmement difficile. Le froid, la pluie, les rats, les poux et les odeurs nauséabondes causées par l’exhalaison des corps recouvrant les lieux de combat à proximité. Et pourtant, on y dort dans des casemates souvent humides et insalubres, on y mange, on y tue le temps comme ont peu, le plus souvent en disputant d’autres parties, moins dangereuses, de belotes ou de manilles.  

 En cette fin d’année 1914  les combats ont déjà fait un grand nombre de morts, et nous ne sommes qu’au début de ce conflit dont le bilan final comptera 1400000 soldats tués, sans oublier les 360000 blessés et 1100000 invalides. « Les gueules cassées » comme on en appelait certain, leur histoire si bien racontée par Marc Dugain dans son roman historique « la chambre des officiers » est révélatrice des souffrances physiques et morales que les poilus ont endurées pendant et après cette «  Drôle de guerre ». Ce lourd tribut, chaque commune en France en a payé une part, pas une n’y a échappépas une ne s’y est soustraite. ».

Les soldats d’Ardenay

Les fils d’Ardenay sur Merize n’ont pas  étés épargnés par la guerre 1914 / 1918 .Les 12 noms gravés sur le marbre noir du monument aux morts en témoignent. L’ordre d’apparition des noms de famille établi sur le monument n’est pas un hasard, il correspond chronologiquement  aux dates de décès enregistrés sur les actes d’état civil conservés à la mairie d’Ardenay. On peut ainsi constater que le premier fut Louis Eugène Moutin  soldat de deuxième classe au 317 ème régiment d’infanterie, il décéda le 9 septembre, c'est-à-dire neuf jours après la déclaration de guerre.  Les actes nous apprennent que tous ces soldats furent tués sur le champ de bataille, âgés seulement entre 21 et 29 ans. Louis Rocher , Sostène Pecquenard zouave de deuxième classe, mort au combat aux bois de fosse à Louvernaux dans la Meuse ainsi que son frère Henry  mort au combat au lieu-dit la forêt d’Apremont dans la Meuse, aussi, Louis Rocher , Louis Loiseau mort en Turquie le deux décembre 1915 .Sans oublier  , Henry Rocher Gilbert Levilain et Eugène Bureau mort pour la France d’un éclat d’obus à la tête. Les trois derniers noms , inscrits sur le monument ont probablement été rajoutés après 1923 (année où l’on décida d’édifier un monument dans chaque ville et village de France) et  décédés après 1918.

Avec la commémoration du centième anniversaire de   la «  Grande Guerre », nous sommes sollicités pour entretenir ce devoir de mémoire.  À travers les différentes manifestations  commémoratives, nous nous devons d’être des acteurs de la paix, et sensibiliser les plus jeunes à leur rôle de demain dans ce pays pour maintenir cette paix que nous savons fragile. Partout et même aux portes de l’Europe, le canon gronde. L’information quotidienne  nous relate les faits d’armes et nous prouve le fragile équilibre de notre monde d’aujourd’hui.

 Durant les quatre  années à venir, le 11 novembre sera l’occasion d’honorer nos soldats « Mort pour la France. »  À cette occasion,  nous invitons les personnes qui souhaitent participer à l'organisation de ces événements à se joindre à la municipalité et au comité des anciens combattants d’Ardenay pour partager leurs archives (lettres, photos, objets, anecdotes...) Nous pourrons ainsi nous souvenir des « poilus » disparus dans cette terrible guerre. L’évocation de cette sanglante période de notre histoire de France  doit être perpétuée. Gardons à l’esprit que nous devons à ces soldats  notre liberté. « Ne les oublions jamais »